Le but de l’initiative est d’atteindre le plein potentiel du photovoltaïque à Genève dans un délai ambitieux mais néanmoins réaliste compte tenu de la double urgence climatique et énergétique.
Contrairement aux règles actuelles ou certains projets, le but n’est pas d’équiper seulement les nouveaux bâtiments (qui représentent une partie infime du bâti genevois) mais l’ensemble du patrimoine bâti existant. Si nous exploitions notre plein potentiel solaire, nous pourrions presque subvenir à 100 % de nos besoins actuels (qui vont néanmoins augmenter) rien qu’avec cette énergie propre et indigène.
Le PVL est conscient que cette réalisation ne se fera pas du jour au lendemain. Il faut investir dans la formation de personnel qualifié en revalorisant les métiers liés à la transition énergétique. De plus, nous dépendons d’une production étrangère que nous ne maîtrisons pas (principalement chinoise, avec une production naissante en Europe via l’entreprise Meyer Burger qui utilise de la technologie photovoltaïque développée en Suisse par le CESM dirigé par le Prof. Ballif). La production s’intensifie, mais la demande augmente également.
L’horizon 2035 permet de tenir compte du fait qu’il faudra durant quelques années procéder à cette formation de personnel qualifié et passer des commandes importantes pour assurer que, graduellement, l’équipement de l’entier des surfaces éligibles soit réalisable. En d’autres termes, il faut s’inscrire dans la liste d’attente et il faut le faire vite, car le temps de commande se rallonge.
La gradation est quelque chose, il faut bien entendu donner la priorité aux surfaces les plus importantes qui coïncident par ailleurs souvent avec les plus grands consommateurs, soit principalement les industries genevoises. Pour ces derniers, l’avantage de l’autoconsommation, en plus de la revente sur le réseau, présente un double avantage. Compte tenu du fait qu’il s’agit en règle générale de grandes surfaces particulièrement rentable sur le plan des rendements photovoltaïque et des coûts d’installation, le PVL a volontairement mis une échéance rapprochée afin que la priorité soit donnée à ce type de bâtiments. On pourrait imaginer d’autres priorités dans la loi d’application.
Il est également important de préciser que l’obligation d’installer ne soit pas nécessairement être réalisée par le propriétaire, mais vise les surfaces éligibles. Il est ainsi tout à faire possible, et cela se fait déjà actuellement, de déléguer cette tâche d’installation à une entreprise spécialisée (les SIG proposent par exemple ce service, mais ne sont pas très généreux) afin qu’elle réalise le projet d’installation solaire. En contrepartie, l’entreprise verse typiquement un rendement locatif pour l’utilisation de la surface au propriétaire de cette dernière qui ne s’occupe pas réellement du projet, mais met à disposition sa surface.