Jeudi, 7 janvier 2021

Pour une imposition écologique et libérale des véhicules

Les Vert’libéraux et Jeunes Vert’libéraux genevois s’opposent fermement à l’initiative de l’UDC et du MCG pour réduire l’impôt sur les véhicules. Cette initiative est écologiquement et économiquement irresponsable et s’inscrit dans une logique contraire à toute politique visant à développer une mobilité durable et respectueuse des habitant-e-s et de l’environnement.

Le système genevois d’imposition des véhicules est aujourd’hui loin d’être idéal. Cependant, cette initiative ne s’attaque pas à ses problèmes principaux mais, au contraire, présente plusieurs défauts. En effet, l’initiative ne tient ni compte de l’impact financier d’une réduction d’impôt pour notre canton, déjà en difficulté, ni de l’impact écologique des véhicules et de la nécessaire transition vers d’autres moyens de transport. Par ailleurs, cette initiative semble principalement avoir été rédigée en opposition aux nouveaux aménagements pour la mobilité douce qui relèvent d’une autre problématique.

 

La Suisse dispose de l’un des parcs automobiles les plus polluants d’Europe. Plusieurs facteurs expliquent cette situation. La Suisse est l’un des seuls pays à ne pas taxer les véhicules lors de la première immatriculation ou mise en circulation. Cette situation est incompréhensible, d’autant plus que la TVA relativement faible de notre pays, associée au fort pouvoir d’achat des habitant-e-s, rend particulièrement abordables les voitures puissantes et souvent polluantes en comparaison internationale. Si une véritable taxation de première immatriculation était instituée, elle pourrait être utilisée pour subventionner la transition vers d’autres modes de transports plus propres, tels que le vélo, les transports publics ou encore la voiture électrique. Cette imposition est d’ailleurs pratiquée dans d’autres pays européens, avec succès. Par ailleurs, le reste de ces recettes pourrait être attribué à l’entretien des routes, dans une logique libérale et écologique.

 

En outre, l’impôt sur les véhicules est relativement faible en comparaison internationale et est désuet. Le système genevois tel qu’il est conçu, utilisant comme critère principal la puissance d’un véhicule et ne prenant en compte les émissions de CO2 qu’au-delà ou en-deçà de certains seuils pour appliquer des malus ou des bonus, est absurde. Les Vert’libéraux genevois préfèreraient un système utilisant comme critère principal les émissions de CO2, avec une échelle très progressive, et utilisant le poids comme critère secondaire, afin de tenir compte de l’énergie grise liée à la production et à l’usure additionnelle de la chaussée. De plus, les Vert’libéraux estiment que d’autres critères, comme les émissions de NOX pourraient également être pris en compte pour créer une nouvelle taxation, plus appropriée. Enfin, ce nouveau système de taxation devrait s’adapter régulièrement afin de tenir compte de l’électrification du parc automobile et des pertes de recettes y associées.

 

Les critères ci-dessus nous poussent à nous opposer vigoureusement à cette initiative. Par ailleurs, nous continuerons à militer pour une imposition écologiquement et économiquement juste des véhicules dans notre canton.